Quand St Jurs, dans les Alpes de haute Provence, accueillait nos ateliers en balade,où en êtions-nous de "se souvenir"...
                          

« Des vies, mais telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu’une passion les anime. »
Nos oublis, les paysages sonores d'hier et d'aujourd'hui... et les listes de Sei Shönagon, autant de prétextes à l'autofiction, 
les 28 et 29 octobre 2017, pour un atelier nomade.

 

J’ai oublié. Pourrais-je dire, j’ai tellement oublié que je ne peux plus rien écrire ? 
J’ai oublié : eh oui ! Il n’y a plus rien dans ma tête, aux emplacements de la mémoire.
J’ai oublié même le néant d’où je viens. 
J’ai oublié certainement le jour de ma naissance, mais j’ai oublié aussi mon appareil photo. Il paraît que
 j’en avais fait de si bonnes au mois d’avril.
J’ai oublié paraît-il mon rendez-vous et l’itinéraire. C’est ainsi que vivent les poètes.
A force d’écrire, ils oublient le reste.
J’ai oublié aussi, omis, négligé, perdu, les années révolues, mais aussi ce que j’ai lu hier soir, et peut-être
 ce que l’étrange lucarne nous a servi aussi.
J’ai oublié d’écrire à Monsieur Troussepète ou de faire un message à Madame Truquemuche, pour lui rappeler
qu’il faut penser à : arroser les plantes, préparer un gratin, nettoyer les vitres, à penser en somme.
Elle n’oubliera pas elle. Elle sait où elle est.
J’ai oublié beaucoup de choses.
Il suffisait d’y penser, mais penser est ce si facile ? Ils ont oublié tant de choses, c’est tout un inventaire.
Gérard 

 

 

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