Soirées entières
Banquette étroite
Deux chambres, pâle
Son visage, ses mains
Contre la paroi
Tu l’entends sortir
Pour atteindre sa fenêtre
Ou son lit, ou ses armoires
La bassine de plastique rose
Il ne reçoit jamais personne
Il est un homme d’habitudes
Il quitte sa chambre même le dimanche
Il offre aux badauds des grands boulevards
Sa valise ouverte, bouton et bague
Fonctionnement inconnu, primitif
Rien n’empêche, dans un but que tu ignores
Qu’il n’ouvre et ne ferme comme la goutte d’eau
Les bruits de la rue, que tu interprètes
Avec sa valise, peignes, briquets
Il vit condamné à tousser
S’écoule, la vie qui demeure
Tu fais si peu de bruit
Mais qui ne cesse jamais
Attentif il a peur
Rester silencieux
Un bruit minuscule
Sympathie secondaire
Ou au contraire
Frappant du pouce
Un coup, deux coups…
Laurence