Quel est le point commun le plus important, entre Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani et L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante ? Dans les deux cas,
nous sommes en Italie, certes, dans la plaine du Pô, à Ferrare, pour Bassani, et à Naples pour Ferrante, c'est-à-dire au nord opposé au sud.
Le point commun important est dans la structure du récit. Dans les deux cas, le narrateur extérieur emploie le « je », pour décrire une adolescente qui suit son
chemin, tout cela dans un même système éducatif, où perce l’importance de la culture classique. De fait, c’est le seul point de rapprochement entre Micol, la jeune fille d’un milieu juif et aisé, dans le fascisme annonciateur de la tragédie et Lila, la fille du cordonnier d’un quartier populaire, dans les années 50.
Les deux livres revivent donc l’histoire de l’Italie à deux moments cruciaux du 20 ème siècle, à travers un prisme narratif commun. L’amie prodigieuse reste
cependant une description pittoresque de la vie napolitaine dans le milieu des petits artisans, commerçants, fonctionnaires de l’époque, à travers le regard
d’une enfant qui grandit. Les personnages sont si nombreux que l’auteur a cru bon, d’insérer un index au début du livre.
Mais il est un personnage, qui n’y est pas contenu, puisque c’est une chose.
C’est un fil conducteur amusant dans ce roman, c’est…une paire de chaussures.
Gérard