Les personnages
" Un jour ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l'heure. On ne sait pas d'où ils viennent, ni pourquoi ni comment ils sont entrés. Ils entrent toujours ainsi, à l'improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruit, sans dégâts apparents. [...] Ils: les personnages". ( Sylvie Germain, Les personnages)
Alors on s'est lancés! Avec François Bon et sur les traces de Matt Olbren, nous sommes allés à leur rencontre, leur inventant des petits matins, des travers, des secrets, des ombres et des lumières,"nourris de nos rêves et de nos pensées"... Et c'est une autre histoire... mars 2018
Année 2018
BONNE ANNEE!
Les derniers jours des Escales méditerranéennes au musée Regards de Provence, à Marseille, et la proposition de recenser Ceux qui..., à la manière de Prévert, inspirés par la très belle exposition au Regards...
Ceux qui aux mains calleuses Ceux qui portent et qui soufflent Ceux qui poussent Ceux qui tractent Ceux qui se courbent et qui souffrent Ceux aux charges si lourdes Ceux qui courbent l’échine Ceux en haillons Ceux qui roulent les tonneaux Ceux qui chargent les bateaux Ceux qui vendent Ceux qui marchandent Ceux qui achètent Ceux qui s’enrichissent Ceux qui aboient des ordres Ceux qui papotent Ceux qui bavassent Ceux qui bourgeoisement Ceux qui promènent en rubans Ceux qui rêvassent Ceux qui lisent Ceux qui chapeau de paille Ceux qui flemmassent en organdi bleu Ceux qui peignent Ceux qui se chauffent au soleil Ceux qui naviguent de guerre Ceux qui voguent à la voile blanche Ceux qui braquassent en pointu, Tulututu ! chapeau pointu ! Ceux qui folâtrent Ceux qui hainent Ceux qui aiment sans donner Ceux qui donnent sans aimer Ceux qui enfantent Ceux qui trop vieux Ceux qui très jeunes Ceux qui à la peau flétrie Ceux qui bedonnants Ceux qui déambulent sur les quais du vieux port en ce jour de juillet 1898 à 11h47 Frédérique
Atelier nomade, octobre 2017
Quand St Jurs, dans les Alpes de haute Provence, accueillait nos ateliers en balade,où en êtions-nous de "se souvenir"... « Des vies, mais telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu’une passion les anime. »
Nos oublis, les paysages sonores d'hier et d'aujourd'hui... et les listes de Sei Shönagon, autant de prétextes à l'autofiction, les 28 et 29 octobre 2017, pour un atelier nomade.
J’ai oublié. Pourrais-je dire, j’ai tellement oublié que je ne peux plus rien écrire ? J’ai oublié : eh oui ! Il n’y a plus rien dans ma tête, aux emplacements de la mémoire. J’ai oublié même le néant d’où je viens. J’ai oublié certainement le jour de ma naissance, mais j’ai oublié aussi mon appareil photo. Il paraît que j’en avais fait de si bonnes au mois d’avril. J’ai oublié paraît-il mon rendez-vous et l’itinéraire. C’est ainsi que vivent les poètes. A force d’écrire, ils oublient le reste. J’ai oublié aussi, omis, négligé, perdu, les années révolues, mais aussi ce que j’ai lu hier soir, et peut-être ce que l’étrange lucarne nous a servi aussi. J’ai oublié d’écrire à Monsieur Troussepète ou de faire un message à Madame Truquemuche, pour lui rappeler qu’il faut penser à : arroser les plantes, préparer un gratin, nettoyer les vitres, à penser en somme. Elle n’oubliera pas elle. Elle sait où elle est. J’ai oublié beaucoup de choses. Il suffisait d’y penser, mais penser est ce si facile ? Ils ont oublié tant de choses, c’est tout un inventaire. Gérard
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